Friday, March 22, 2019

Scène 6 - Le défi de la perception

Les enfants me surprendront toujours! D’un instant à l’autre, ils surgissent avec de nouvelles idées, de nouvelles formulations, des questions plein la tête. Plus ils vieillissent, plus je considère que le véritable défi de leur éducation est celui de la perception. Je m’explique :)

Dans bien des cas, les conflits parents-enfants que j’ai vécus pouvaient se réduire à une différence de perception (la perception de l’importance, par exemple) de certains concepts de la vie. Par exemple, conflit entre ma perception de l’importance de garder son environnement propre et minimalement rangé par rapport à celle d’un de mes enfants!

Le diagramme à bandes qui suit explique visuellement les différences de perception :



Voici mon point de vue sur la chose : le “combat” du parent se résume à équilibrer les deux graphiques :) Plus facile à dire qu’à faire, j’en conviens!

Rapprocher en hauteur la bande bleue de la bande rouge ne signifie pas forcer celle de l’enfant vers celle du parent. Il s’agit simplement de tendre vers le point milieu, vous savez, le fameux équilibre… et l’atteindre peut représenter tout un défi!

Expliquer à ma progéniture l’importance de concepts qui me sont chers est difficile. Presque aussi difficile que de se mettre dans leur peau pour comprendre l’importance qu’ils accordent à certaines choses. Leur réalité est différente de la mienne. Leur immaturité et leur sens des responsabilités en devenir sont contrebalancés par leur grande énergie et leur innocence, cette faculté fabuleuse (parfois enviable) de pouvoir ignorer les préoccupations adultes. Comment faire pour réduire le gouffre, alors?

Une partie de la réponse, j’en suis certain, réside dans notre volonté à leur parler plus comme on parlerait à des adultes. Évidemment, certains sujets doivent être abordés avec précaution. Mais le fait de les considérer comme un interlocuteur plus vieux leur fait voir un peu de notre réalité et, je pense bien, les place plus dans notre situation. Ça, c’était le côté “émetteur”.

Le côté “récepteur”, quant à lui, demande que nous modulons notre écoute à leurs paroles et à leurs besoins. Les inciter à donner leur opinion et à exprimer le plus clairement possible leur frustration me semble être une habitude à adopter! C’est là que l’écoute du parent prend tout son sens.

Malgré toutes les meilleures intentions du monde, je trouve lourd le fardeau d’équilibrer cette différence de perception. Est-ce que je suis idéaliste de penser que les enfants peuvent y contribuer activement, sans nécessairement avoir le recul de l’adulte? Ou suis-je naïf de croire que nos trésors sont bien meilleurs à comprendre la réalité de l’adulte que ce que nous pensons?

Thursday, January 24, 2019

Scène 5 - Faire de la place au couple!

Après la naissance d’un enfant, tout notre monde est chamboulé. On part de l’hôpital à 10 km/h, on devient soudainement parano de tout danger, on entre dans notre bulle de petite famille!

Ça m’a pris un moment pour comprendre l’implication de passer de “deux” volets (“je me moi” et “le couple”) à trois volets.

Je dis que ça a pris un moment mais dans le fond, je ne le cacherai pas, c’est quasiment plus du déni ou de la pensée magique de penser autrement! On se dit qu’on est le team parents, on impose les règles, les décisions, pour le mieux de la famille. Nos enfants sont d’abord très petits et peu autonomes mais finalement, ils prennent beaucoup de place dès leur conception :)

Dans la foulée de cette prise de conscience, il m’est arrivé aussi de reléguer au dernier rang le couple. Je pense que, de façon naturelle, les parents laissent cette partie de côté en se convainquant que le bien de la famille est important. Au deuxième rang, le “je me moi” est également privilégié pour permettre à l’un comme à l’autre un moment de tranquillité et de répit de responsabilité familiale.

Finalement, il y a aussi le niveau d’énergie! Ça tire du jus, des petites boules d’énergie comme eux! Lorsque le soir arrive, qu’ils sont au lit, le niveau d’énergie qu’il reste est rarement “dans le piton”.


Qu’en est-il du couple? Le couple, fondation de la famille, est pris pour acquis et mis à part pour se concentrer ailleurs. J’ai fini par réaliser, cependant, que le cliché véhiculé sur l’importance du couple est réellement fondé. Ce n’est pas un cliché, c’est une nécessité. En des moments où la vie familiale trépidante bat son plein, où le stress de la routine quotidienne prend place, le couple reste le phare et le guide, cet endroit où chacun peut être certain d’y retrouver un confort et une intimité autrement ébranlés.

Des petits mots doux, un rappel des bons coups de chacun, des sorties de couple (un dîner hebdomadaire, pourquoi pas!) sont des moyens d’y arriver.